
Dès leur arrivée à Volos, Abraham avait une idée fixe en tête : rouvrir un restaurant, à l'image de celui qu'ils avaient à Salonique. Volos, avec sa population cosmopolite et sa riche culture, semblait être le lieu idéal pour recommencer. Abraham savait que pour réussir, il devait d'abord établir quelques contacts et s'intégrer à la communauté locale.

Au loin, s'étalant sur les pentes douces du mont Pélion, Volos la blanche, Volos la douce.

Abandonnant immédiatement son ouvrage, elle contourna le comptoir avec une agilité surprenante et se précipita vers eux. Elle serra Jacob dans ses bras. Il pouvait sentir le parfum délicat de jasmin qui émanait de sa tante, mais aussi le tremblement d'émotion de ses bras. Il ressentit alors un sentiment de sécurité qu'il n'avait pas eu depuis longtemps.

Mourad savait que ce n'était pas un simple encouragement à se relever, mais un ordre impitoyable. Une part de lui était déjà consumée par une haine silencieuse, une détermination froide de ne jamais oublier, de ne jamais pardonner.

Le soir du 25 avril 1915, un coup retentit à la porte des Satélian. Le père de Mourad, reconnaissant l'officier de police turc qui entrait parfois dans sa cordonnerie, s'empressa de l'accueillir avec déférence.